Deuxième et dernier article d’une série de deux
Le Québec est entré dans le printemps, en confinement, vers la saison estivale, après une période automnale intense et un hiver tonitruant, en isolement. Le moral des Québécois était – et demeure – au plus bas.
Les confinements et déconfinements répétés ont démontré l’importance de maintenir une bonne santé, autant physique que mentale. Mais qu’est-ce qu’être en bonne santé mentale, exactement? L’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale (AQPAMM) définit la santé mentale comme un « état de bien-être dans lequel un individu peut réaliser son propre potentiel et faire face aux situations normales de la vie ».
Disons les choses comme elles sont : vivre une pandémie mondiale est tout sauf une « situation normale de la vie ».
Comme employeur, une de nos responsabilités est de prendre le pouls de nos employés. C’est la première étape pour évaluer la santé de nos équipes. Les derniers mois ont apporté un lot d’anxiété sans précédent, et il est important d’en parler.
Ensemble, nous devons démocratiser la parole, la détresse et le niveau de fragilité. Le stress, l’anxiété, la peur de l’inconnu, le fait de ne pas avoir de contrôle sur la situation, le repli sur soi-même et la solitude sont des sentiments que tous et toutes, sans exception, ont ressenti au cours de la dernière année. La honte d’en parler ne devrait pas exister, car personne ‒ hommes ou femmes, employés ou gestionnaires ‒ n’est faible s’il ose s’ouvrir aux autres.
Kayla Bélanger, coordonnatrice de la promotion de la santé pour l’ACSM Sudbury/Manitoulin, souligne que « dans notre société, c’est vraiment courant de demander aux gens comment ils vont, mais ce n’est pas fréquent de fournir une réponse vraiment sincère ».
Ce phénomène est tristement vrai. C’est pourquoi il faut laisser place à la conversation sans jugement afin d’inciter nos collègues à nous parler ouvertement. En cas de doute, il faut suivre notre instinct et oser poser plus de questions. Connaître la réalité des membres de nos équipes aide assurément à avoir une conversation plus approfondie. La personne a-t-elle des enfants, une personne à charge, un parent malade ou, au contraire, est-elle seule? Bien entendu, le but n’est pas de se comparer, car aucune situation n’est facile, mais cela permet de converser de façon plus naturelle.
Comme gestionnaires, nous devons être présents pour les employés, peu importe l’industrie et l’entreprise. La nouvelle réalité a imposé, et c’est tant mieux, des moments de pause pour réaliser l’apport précieux des employés. Ces ressources humaines sont en fait des richesses humaines qui, malheureusement, s’épuisent.
Distribuer des dépliants du PAE ne suffit pas. C’est en conversant avec chaque individu que nous pouvons bien cerner les besoins de chacun et lui apporter l’aide nécessaire. C’est pour cela que les représentants des ressources humaines doivent assurer une présence dans l’entreprise si certains employés travaillent sur place.
Être présents ne signifie pas être sur place au cas où un employé oserait se pointer le bout du nez dans notre bureau. Briser la glace est important. C’est plus que jamais le temps de ne pas rester cloîtré dans son bureau, mais plutôt d’aller vers les employés et de discuter avec eux.
Nous devons mettre à la disposition des employés des outils adaptés à leurs besoins. Il faut bien sûr leur communiquer l’information pertinente, mais leur rappeler les outils mis à leur disposition régulièrement. N’oublions pas qu’il est difficile de demander de l’aide et qu’il faut être relancés plusieurs fois avant de passer à l’action.
Prendre soin des autres commence par soi. Il est important de prendre soin de soi, particulièrement en tant que gestionnaire. Voici quelques trucs et astuces faciles à mettre en application dès aujourd’hui :
N’oublions pas que l’activité physique est présentement limitée, mais pas interdite. Au contraire, avec tout ce que nous vivons ces temps-ci, bouger devient primordial! En plus de jouer positivement sur la santé mentale, le fait de bouger un peu, mais régulièrement, sécrète des endorphines, cette hormone que notre cerveau associe à la sensation de bien-être.
Ainsi, si nos employés sont isolés en télétravail (complet ou partiel), ils seront moins enclins et motivés à s’activer. C’est pourquoi il est si important de mobiliser nos équipes, de donner l’exemple et de devenir plus que de simples gestionnaires, mais des agents-motivateurs.
De petites actions applicables à tous les employés, peu importe leur âge ou leur condition physique, ont fait leur preuve :
Les bénéfices pour un employeur de pouvoir compter sur des employés en santé ne sont plus à démontrer : moins d’absentéisme, plus de productivité, plus d’engagement, et bien d’autres. En cette période de confinement, d’isolement et d’incertitude, les défis organisationnels sont réels pour les employeurs, mais ces quelques astuces mobiliseront à coup sûr vos équipes.
L’objectif des ressources humaines et des gestionnaires devrait être de pouvoir affirmer avec le sourire que, malgré la situation, ça va bien (pour de vrai). Ensemble, assurons-nous que ceci soit plus qu’une résolution temporaire, mais plutôt une nouvelle approche pour garder nos richesses humaines en santé, cette année et les suivantes.
Sources
Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale. Qu’est-ce que la santé mentale?, [En ligne] [aqpamm.ca/les-grands-types-de-maladies-mentales].
Bell cause pour la cause. Prendre soin de soi, [En ligne] [cause.bell.ca/fr/facon-aider].
L’Optimisme.Pro, [En ligne], [www.linkedin.com/company/loptimismepro].
Radio-Canada. Prendre le temps de s’occuper de sa santé mentale, 4 mai 2020, [En ligne] [ici.radio-canada.ca/nouvelle/1700073/demande-aide-semaine-canadienne-sante-mentale-stress].
Les bienfaits et retombées de l’activité physique sur la santé mentale ne datent pas d’hier. Ils sont bien documentés par la science et les instances gouvernementales. Par exemple, en septembre 2015, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publiait un bulletin intitulé «Bouger pour être en bonne santé… mentale».
La pandémie de COVID-19, la pente démographique descendante et la poussée inflationniste ont profondément remodelé le paysage professionnel au Québec. Au-delà des défis nationaux auxquels la province est confrontée, les petites et moyennes entreprises (PME) font inexorablement face à des défis liés à leur main-d’œuvre, qui exercent une influence substantielle sur leurs opérations.